AISLF - Association Internationale des Sociologues Français AISLF
CR 37 Afriques en mutation

 

Bref historique

Le GT 22 « sociétés africaines »a été crée en 1995 à Cotonou lors du Colloque organisé par l’Aislf, à l’initiative de Claude Beauchamp et de Renaud Sainsaulieu ; un ouvrage rassemblant les actes du colloque a été publié sous l’intitulé «  Démocratie, culture et développement en Afrique noire » (dir. Claude Beauchamp).  Les principaux animateurs seront Claude Beauchamp, Jean-Marc Ela auxquels se joindront Henri Ossébi, Abel Kouvouama, Gora M’Bodj et Régine Oboa.

Les activités se sont poursuivies en 2000 lors du Congrès de l’Aislf au Canada. En janvier 2003, lors d’une réunion à Paris des responsables des CR et GT, Claude Beauchamp demandera à Abel Kouvouama  de prendre en main l’animation du GT 22 auquel se joindront après la réunion en marge du XVIIè Congrès de Tours, Ram Sawadogo, Régine Tchicaya-Oboa et Pascal Kapagama ; en effet, le XVII è  Congrès international de l’Aislf se tiendra du 5 au 9 juillet 2004 à Tours (France) sur le thème, « l’individu social autres réalités, autre sociologie ? ».

C’est alors que le G.T. 22 prendra appui sur le thème général du Congrès pour inviter les intervenants à apporter leurs lectures, analyses et expériences de terrain autour des trois axes de réflexion retenus ; tout en intégrant dans leur démarche sociologique des réponses aux questions  suivantes :

En prenant en considération les notions de régulation, de médiation, de transaction, chaque intervenant devrait être amené tout autant à penser l’individu que la sociologie des sociétés africaines dans les différentes réalités sociales observées.
           

Par la suite, le GT 22 participera du 18 au 20 avril 2007 à Dakar Sénégal, à la co-organisation avec le CR 16 du colloque international sur « Les vocations actuelles de la sociologie francophone ». Celui-ci s’est appesanti d’une part, sur les différentes formes d’« utilité » de la sociologie que peuvent  revendiquer les sociologues et la place qu’elles occupent selon les contextes nationaux et/ou régionaux ; d’autre part, sur  l’éthique de la discipline sociologique, aussi bien dans sa dimension critique que dans sa dimension professionnelle. Il en est sorti un ouvrage publié en 2009 aux Editons Karthala. Poursuivant la réflexion sur les sociétés africaines, le GT 22

Afin de poursuivre les discussions précédentes lors du XVIIIè Congrès de l’Aislf tenu du 4 au 9 juillet 2009 à Istanbul (Turquie), le GT 22 a retenu comme thème spécifique, « Les sociétés africaines  dans la mondialisation contemporaine : questions et réponses sociologiques ». Les quatre sessions prévues ont eu à réfléchir d’une part, sur les outils théoriques et méthodologiques de la démarche sociologique utilisées pour l’analyse des sociétés africaines ; d’autre part, sur les différents paradigmes mobilisés, en rapport avec tel ou tel champ politique, économique, social, culturel, religieux ; cela, sans éluder la question de l’historicité de ces sociétés.

De nouveaux objets d’étude inédits conduisent à penser autrement les questions d’environnement, de développement durable, d’informalité, de risques, de guerres, de violence, de précarité, de croyances religieuses. Dans quelle mesure les sciences sociales et tout particulièrement la sociologie sont-elles aptes à  appréhender ces objets dans les sociétés africaines ? Comment penser la mondialisation lorsque la discipline sociologique est calquée sur la dimension nationale, et étroitement liée à la construction de l’Etat-Nation ? Telles sont les questions parmi d’autres qui ont discutées lors des sessions du  GT 22 autour de trois axes de travail  suivants :

  1. La sociologie des sociétés africaines : outils théoriques et approches méthodologiques.
  2. Reconfiguration des sociétés et mondialisation : Etat, société civile 
  3. Modernité, démocratie, développement : différents contextes, formes inédites d’inventivité.

Par la suite, du 16 au 19 février 2010, s’est tenu à Brazzaville le colloque international de sociologie sur le thème « Sociologie des mutations, mutations des sociétés ». Celui-ci a été organisé conjointement par l’Association internationale des sociologues de langue française (Aislf), par son GT 22 et le Département de sociologie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville. Soit un total de 350 personnes qui ont pris part à ce colloque dont les travaux ont été chaque jour commentés dans les medias nationaux et internationaux. Dans le contexte général de mutations sociales où le local côtoie le global, l’analyse sociologique des sociétés contemporaines a pu bénéficier au cours de ce colloque, de plusieurs regards et postures sociologiques, afin de mieux répondre aux défis du monde contemporain et aider à la décision.

Le colloque international de Brazzaville des 16-19 février 2010 s’est, dans les plénières et dans les ateliers, appesanti sur quatre thèmes principaux : Etat, gouvernance, société civile ; Travail et dynamiques entrepreneuriales ; Santé et développement ; le religieux et le culturel. Pour les aspects pédagogiques, il a été organisé le vendredi 19 février matin, une journée universitaire internationale  de cours et séminaires  pour les étudiants de sociologie de licence et de maîtrise ; ainsi que pour tous les doctorants de l’Université Marien Ngouabi, autour des thématiques suivantes : la sociologie et ses paradigmes ; les débouchés de la sociologie ; sociologie et sciences sociales.

L’interrogation centrale s’est énoncée en ces termes : quel éclairage scientifique, le chercheur en sciences sociales et humaines peut-il apporter à la compréhension des mutations dans les sociétés contemporaines ? Quelles sont les réponses apportées par les institutions et les acteurs nationaux et internationaux (L’Etat, les individus, la société civile, les organisations internationales, les ONG nationales et internationales) à ces mutations ? Et quelles sont les différentes postures que peut adopter la sociologie francophone face aux questions scientifiques, pédagogiques et face à la demande sociale ?

Ces mutations ont été analysées dans des approches comparées au niveau local et au niveau global ; cela, dans des sites privilégiés d’observation sociologique. La sociologie a, au cours dudit colloque, bénéficié des apports importants des autres sciences sociales et humaines (notamment de l’histoire, de la géographie, de l’anthropologie, de la philosophie, de la psychologie, de l’économie, du Droit, de la littérature, etc.). Plusieurs thèmes transversaux qui ont retenu l’attention des participants peuvent être rangés sous deux registres : d’une part, celui concernant les objets étudiés par la sociologie et les différents paradigmes explicatifs utilisés par la sociologie dans la construction sociale de la réalité ; d’autre part celui visant la nécessité d’articuler le travail empirique et le travail théorique ; la recherche fondamentale et la recherche appliquée ; la sociologie académique et la sociologie professionnelle. Dans un esprit de synthèse, et à la suite des différentes communications et des débats qui s’en sont suivi, les participants au colloque ont été amenés à identifier des axes principaux qui feront l’objet de recherches et d’études à moyen terme :

Tout ceci, de sorte que dans leurs analyses de sociologie fondamentale et appliquée des sociétés contemporaines d’Afrique, des Amériques, d’Asie, d’Europe et de l’Océan indien, les sociologues doivent être attentifs aux différentes mutations sociales au sein desquelles se lisent les dynamiques internes et les dynamiques externes, le local et le global. S’agissant des sociétés africaines contemporaines, il ne serait pas pertinent scientifiquement de  regarder celles-ci sans chercher à les replacer dans le système-monde. Et qu’il est plus opératoire, dans une  visée prospective, de considérer les sociétés africaines (en l’occurrence la société congolaise) comme de véritables actrices de leur développement. Enfin, de manière globale, les participants au colloque ont reconnu le fait que quels que soient les courants sociologiques adoptés par les uns et par les autres, et quelles soient les postures prises par les sociologues francophones, la sociologie francophone se laisse appréhender dans ses dimensions fondamentale et appliquée. Elle permet au sociologue de s’interroger dans une démarche réflexive sur les fondements méthodologiques et sur l’utilité sociale de la sociologie qui doit sans cesse se renouveler tout en renouvelant ses grilles d’analyse et de lecture des sociétés  dans un monde en mutation.

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