Certificat International d'Écologie Humaine
Université de Pau et des Pays de l'Adour


Boris Dreux

Titre du mémoire soutenu : Le paradigme adaptationniste. Réflexions épistémologiques sur les modèles de l'adaptation biologique appliquée à l'anthropologie

Année de soutenance : 2002.

Activité professionnelle actuelle : Responsable Globexpo.

Votre activité professionnelle a-t-elle évolué depuis le CIEH ? : Oui.

Pourquoi vous êtes-vous inscrit dans cette formation ? : Pour faire de la recherche.

Qu’y recherchiez-vous ? : L’élargissement intellectuel indispensable à l’épistémologie.

Comment définiriez-vous le contenu ? : Stimulant, ouvrant le champ des possibles, une vision nouvelle.

Que vous a apporté le CIEH (au niveau personnel, professionnel et/ou extraprofessionnel) ? :
Une prise de recul considérable et de la hauteur. La possibilité de sortir du champ épistémique étroit de la discipline et d’ouvrir l’horizon intellectuel sur les approches transdisciplinaires, tellement fécondes. Grâce au CIEH j’ai pu développer Globexpo dont je m’occupe aujourd’hui.

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes souhaitant s’inscrire ? :
Cette formation va vous rendre plus intelligent ! On ne s’inscrit pas au CIEH comme on s’inscrirait pour un BTS. Il faut être prêt à exploser ses certitudes et avoir l’esprit ouvert pour d’autres champs de connaissances.

Comment valorisez-vous actuellement l’expérience que vous avez vécue durant la formation ? :
Je peux tout simplement passer de la science dont je suis issu à l’univers des lettres. Sur mon CV c’est une question de prestige, un laissez-passer pour voyager d’un univers à l’autre. Nous vivons dans un monde qui se cloisonne à plaisir parce que c’est rassurant, parce que c’est cartésien. Il faut apprendre à décloisonner parce que c’est plus enrichissant. Jetez vos œillères ! J’ai créé Globexpo avec un ami ingénieur, nos expos se louent partout en France, c’est la rencontre de deux parcours intellectuels opposés qui a porté ses fruits. J’ai transféré l’ouverture que m’avait donnée le CIEH vers le grand public.

Quels sont les concepts et outils développés au sein du CIEH qui vous accompagnent à présent dans votre vie professionnelle et personnelle ? :
Une connaissance approfondie de l’homme dans toutes ses dimensions, nécessaire à l’anthropologue en formation. Un regard critique et plus affiné des choses et des concepts. Une libération des carcans intellectuels grâce à l’accès privilégié à la transdisciplinarité. La possibilité de libérer l’esprit pour parcourir les arcanes de la pensée sans craintes : j’ai développé une épistémologie grâce au CIEH. Si mon esprit était prêt à sortir des cadres, la formation m’a permis d’explorer hors des cadres. C’est une reformation de l’esprit qui pourrait être perdu à sortir de son champ disciplinaire, le CIEH aide à reconstruire une vision plus large.

Comment orientez-vous vos projets depuis votre passage au CIEH ? :
C’est une manière d’envisager le monde qui a changé. Le CIEH est une formation prestigieuse qui n’a pas pour vocation de formater des esprits à des techniques ou des opérations, mais de déformater au contraire pour accéder aux structures de la pensée.

Le CIEH vous aide-t-il au quotidien ? :
Oui, une lecture du monde différente. C’est la prise en compte en simultané des diverses dimensions humaines : espace, temps, psychologie… Une meilleure compréhension de « l’autre » par une remise en question de soi et de son bagage intellectuel.

Quand vous repensez au CIEH, quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit ? : Ouverture.

Autres remarques que vous souhaiteriez partager… :
On vient au CIEH pour réfléchir, ce n’est pas une formation technique qui permet en quelques mois de fonctionner tel un automate bien huilé. C’est une sorte de psychanalyse intellectuelle permettant à tout individu (chercheur en l’occurrence) de remettre en question sa manière d’analyser le monde.
J’ai créé Globexpo il y a deux ans avec un ami ingénieur. Nos parcours respectifs si éloignés se sont pourtant croisés là. La richesse des discussions que nous avons à propos des sujets que nous élaborons, nous permet de mettre le résultat en affiches et de proposer des expositions itinérantes. Aujourd’hui celles-ci s’exposent dans toute la France, dans les médiathèques ou les établissements scolaires par exemple.
Si a priori le CIEH ne semble ne rien à avoir affaire avec cette association, c’est pourtant du même esprit que ces deux entités relèvent : embrasser les sujets dans leurs multiples dimensions. L’anthropologie croise la technique, l’histoire, la sociologie, la psychologie, la géographie... et l’écologie humaine y prend tout son sens. Comment envisager de traiter un sujet de société autrement que de manière transdisciplinaire ? On ne peut cerner une problématique d’ampleur qu’avec une vision large. Et nos questionnements actuels de société relèvent de cette largeur. C’est grâce au CIEH et à la découverte de l’écologie humaine comme « supra-discipline », (c’est-à-dire comme une non-discipline qui englobe toutes les autres) que j’ai pu mener à bien ce beau projet. Je pense personnellement que c’est une « formation », bien que je déteste le terme, qui devrait être proposée à toute instance décisionnaire, à tout politique, à tout gérant de société, à tout responsable culturel. Ce n’est pas une banale formation technique, permettant d’acquérir des méthodes, ou des outils spécifiques. Tout cela doit déjà être acquis, même si des guides seront fournis pour ne pas se perdre en chemin. C’est un accès à plus grand, à plus loin. Incontournable.

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